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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 09:16

En 1840 dans un contexte de tension internationale au sujet de l'Egypte, Louis-Philippe et son premier ministre Adolphe Thiers décident en toute hâte de fait ériger une ceinture fortifiée devant Paris. Le but de Thiers est tant la défense de la capitale contre des ennemis étrangers que de maintenir un important contingent de troupes pour mâter les fréquentes émeutes insurrectionnelles (1832, 1834, 1839) comme le craint Etienne Arago député républicain. Ce à quoi Thiers répond devant la chambre des députés : "Quoi! Imaginer que des ouvrages de fortification quelconque peuvent nuire à la liberté ou à l'ordre, c'est se placer hors de toute réalité. Et d'abord, c'est calomnier un gouvernement, quel qu'il soit, de supposer qu'il puisse un jour chercher à se maintenir en bombardant la capitale. Quoi! Après avoir percé de ses bombes la voûte des Invalides ou du Panthéon, après avoir inondé de ses feux la demeure de vos familles, il se présenterait à vous pour vous demander la confirmation de son existence! Mais il serait cent fois plus impossible après la victoire qu'auparavant!" En dépit de vives protestations, notamment celles de Lamartine, les travaux commencent dès 1840. Une loi est enfin votée le 3 avril 1841, elle permet d'allouer une somme de 140 millions aux ministères de la Guerre et des Travaux Public et de régulariser un budget de 30 millions déjà dépensés. Les travaux conduits par 25 000 ouvriers, s'achèvent en 1845, 94 bastions sont construits sur une périphérie de 33 kilomètres ouverte par 17 portes, 23 barrières, 8 poternes, 8 passages de chemin de fer et 5 passages de rivières ou canaux. L'enceinte est composée : 
D'une route militaire intérieure
D'un parapet de 6 mètres de large
D'un mur d'escarpe d'une épaisseur de 3,5 mètres et de 10 mètres de haut
D' un fossé sec de 40 mètres
D'une contrescarpe en pente légère.
D' un glacis de 250 mètres de long. 

L'enceinte est conplètée par 17 forts détachés :

-Fort de Charenton
-Redoute de la Faisanderie
-Redoute de Gravelle
-Fort Neuf de Vincennes
-Fort de Nogent-sur-Marne
-Lunette de Nogent
-Redoute de Fontenay-sous-Bois
-Fort de Rosny-sous-Bois
-Lunette de Rosny
-Redoute de la Boissière
-Redoute de Montreuil
-Fort de Noisy-le-Sec
-Lunette de Noisy-le-Sec
-Redoute de Noisy-le-Sec
-Fort de Romainville
-Lunette de Romainville
-Courtine de Romainville
-Fort d'Aubervilliers
-Batterie de Pantin
-Batterie du Rouvray
-Batterie des Vertus
-Ouvrage d'Aubervilliers
-Batterie d'Aubervilliers
-Digue du Rû de Montfort
-Fort de l'Est
-Digue du Croult
-Fort de la Double couronne du Nord
-Rigole de la Briche
-Fort de de la Briche
-Fort du Mont-Valérien

Des projets de fortification permanente sont étudiés dans les année 1840 pour contrôler les intervales importants entre les forts et certains angles morts. Ces ouvrages connaîtront un début d'exécution entre juillet et septembre 1870, il s'agit des forts suivant : 

Un fort dans la presqu'île de Gennevilliers en avant d'Asnières (fort d'Asnières) prévu pour 3 millions de francs.
Une redoute au rond-point de Courbevoie (960 000 francs) 
Un fort de 3 à 4 millions de francs à Montretout
Une redoute de 1,5 million de francs dans le parc de Saint-cloud
Un fort en avant du pont de Sèvres sur l'éminence de Bellevue
Une redoute au port à l'anglais.
Une redoute au Moulin-Fidèle sur la berge droite de la Seine en arrière du fort de la Briche
Une petite lunette au lieu-dit le Moulin-d'Hérode en avant du Mont-Valérien 

Des travaux de voirie sont exécutés dans les décennies suivantes : Construction d'une voie de chemin de fer de ceinture entre 1851 et 1862. Remplacement de la route militaire par les "boulevards des Maréchaux" en 1861. (La rue Militaire est remise à la Ville de Paris par le Génie Militaire en exécution d'une décision ministérielle du 28 juillet 1859 ). Construction du Pont National (1852- 53) et du viaduc du Point du Jour (1863-65). En 1859 le mur des fermiers généraux est détruit, les limites territoriales de Paris sont repoussées au glacis par le décret du 1er novembre 1859 et au 1er janvier 1860 les fortifications deviennent à leur tour enceinte fiscale. L'évolution rapide de l'artillerie va rapidement rendre obsolètes ces fortifications et dès 1882 un député, Martin Nadaud lance le débat sur l'opportunité de conserver l'enceinte de Thiers. Des négociations entre l'Etat et la ville de Paris aboutirent par la loi du 19 avril 1919 au déclassement et à la cession de l'enceinte pour 100 millions de francs.
 
La Loi Bernard Lafay du 17 février 1953 abroge la zone non aedificandi.

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