A la suite de l'affaire de la succession au trône d'Espagne, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. L'armée française n'est pourtant pas prête et la campagne va accumuler les désastres militaires.
Les armées de Mac Mahon et de Bazaine sont rapidement neutralisées, à Sedan Napoléon III capitule le 2 septembre. Le 4 septembre sous la pression d'une foule immense la République est proclamée à Paris.
Jules Favre, Gambetta et Jules Ferry forment un gouvernement provisoire qui prend le nom de gouvernement de la défense nationale et qui semble être décidé à poursuivre la lutte.
Les prussiens des IIIème et IVème armées marchent alors sur Paris, le 17 septembre les liaisons ferroviaires entre Paris et la province s'interrompent Le 18 septembre 1870, environ 400 000 prussiens sont devant Paris, le 19 la ville est encerclée malgré une farouche résistance à Châtillon.
Les troupes du maréchal Von Molke commencent d'importants travaux de terrassement et de fortification pour empêcher toute sortie des assiégés, ils occupent les hauteurs autour de la capitale et y installent leur artillerie.
Une délégation menée par Gambetta part en province et réussit à lever 600 000 soldats.
Le 27 octobre, à Metz Bazaine se rend sans condition avec 177 000 hommes.
Dès le 16 juillet 1870, le général Chambaud la Tour, président du comité des fortifications est chargé de la direction supérieure des travaux de défense. Le 23 juillet le ministre accorde 44000 francs pour les travaux d'armement du Mont-Valérien et 360 000 francs pour les forts de Montrouge, Bicêtre, Ivry, Vanves et Issy. Le 26 juillet c'est encore 65 000 francs pour les poudres du Mont-Valérien, 58 600 francs le 3 août pour les forts de l'Est et 129 900 pour la défense de Saint-Denis.
Des ouvrages sont construits dans les intervales des forts de 1840 :
- Redoute de Saint-Maur,
- Redoute du Port à l'Anglais,
- Redoute du Bord de l'eau,
- Redoute de la Pépinière,
- Redoute du Moulin-Saquet,
- Redoute des Hautes-Bruyères,
- Redoute de Châtillon (ou redoute de la tour du Croÿ
- Redoute du moulin de pierres,
- Retranchement du Parc Hachette,
- Retranchement du Château,
- Redoute du Brimborion,
- Redoute du parc de Saint-Cloud (ou de Breteuil),
- Redoute de Montretout,
- Redoute des Gibets,
- Batterie du Petit Genevilliers,
- Batterie de Charlebourg,
- Redoute de Genevilliers,
- Batterie de Courbevoie,
- Batterie du Petit Nanterre,
- Batterie de Saint-Ouen,
- Batterie du Petit Colombes,
- Redoute de Colombes,
- Redoute de Villeneuve-la-Garenne.
Ces ouvrages essentiels pour la défense de Paris sont pour la plupart abandonnés sans combat à la seule approche des patrouilles de Hulans le 19 septembre 1870 (redoute de Montretout). Un des enjeux des 5 mois de siège va être de reconquérir ces positions abandonnée pour dégager la capitale de son isolement.
Le général Trochu, gouverneur militaire de Paris dispose du XIII ème corps d'armée qui vient de s'échapper de Sedan, de 7 régiments d'infanterie, de 10 régiments de cavalerie, de 15 000 marins avec 200 canons, 12 000 gendarmes, 135 000 gardes nationaux mobiles, 330 000 gardes nationaux de Paris, en tout 500 000 hommes.
Dans les forts la répartition des effectifs se fait comme suit au 27 novembre 1870 :
-Corps d'Armée de Saint-Denis 707 officiers, 29 388 hommes de troupe soit 30 099 au total.
-Fort de Romainville, 49 officiers, 1 769 hommes de troupe soit 1 818 au total.
-Fort de Noisy-le-Sec, 66 officiers, 1 841hommes de troupe soit 1 909 au total.
-Fort de Rosny-sous-Bois, 45 officiers, 1 521hommes de troupe soit 1 566 au total.
-Fort de Nogent-sur-Marne, 79 officiers, 2 498 hommes de troupe soit 2 937au total.
-Fort de Vincennes, 159 officiers, 9 963 hommes de troupe soit 9 722 au total.
-Fort de Gravelle, 13 officiers, 289 hommes de troupe soit 302 au total.
-Fort de la Faisanderie, 13 officiers, 221 hommes de troupe soit 234 au total.
-Fort de Charenton, 48 officiers, 1 700 hommes de troupe soit 1 748au total.
-Fort d'Ivry, 41 officiers, 1 029 hommes de troupe soit 1 066 au total.
-Fort de Bicêtre, 46 officiers, 1 137 hommes de troupe soit 1 183 au total.
-Fort de Montrouge, 31 officiers, 1 073 hommes de troupe soit 1 104 au total.
-Fort de Vanves, 60 officiers, 2 209 hommes de troupe soit 2 269 au total.
-Fort d'Issy, 76 officiers, 2 771 hommes de troupe soit 2 847 au total.
-Fort du Mont-Valérien, 123 officiers, 4 514 hommes de troupe soit 4 637au total.
Pour briser le blocus, les parisiens organisent de nombreuses sorties.
Le peuple de Paris réclame la guerre à outrance, alors l'état major n'hésite pas, pour le saigner, à jeter dans des sorties mal ou pas préparées une armée populaire qui fait peur.
- Le 23 septembre à Pierrefite,
- le 30 à Chevilly et à Thiais,
- le 13 octobre à Bagneux,
- le 21 à La Malmaison,
- les 28 et 29 au Bourget,
- Le 30 novembre à Champigny, à Choisy et à Epinay sur Seine,
- le 21 décembre au Bourget.
Une dernière tentative a lieu le 19 janvier 1871 contre l'artillerie prussienne de Montretout et Buzenval, malgré un certain succès comme la prise de la redoute de Montretout, Trochu une nouvelle fois commande la retraite.
Cette dernière offensive ayant fait 4070 morts, la garde nationale crie à la trahison, Trochu démissionne au profit de Vinoy.
Le gouvernement de la défense nationale a renoncé depuis longtemps à la lutte, les armées de province ne peuvent secourir les défenseurs de Paris, l'armée de la Loire est vaincue au Mans le 11 janvier 1871, l'armée du nord le 19 à Saint-Quentin et celle de l'est s'échappe en Suisse!
A partir du 5 janvier des pièces de gros calibre bombardent Paris, 10 000 obus sont tirés, faisant 395 morts et détruisant près de 200 immeubles.
Les gardes nationaux, à l'instigation des comités de vigilance, demandent la déchéance du gouvernement du 4 septembre aux cris de "Vive la Commune!".
Le 7 janvier, L'affiche rouge, rédigée en partie par Jules Vallès au nom du comité des vingt arrondissements, réclame une attaque en masse, la réquisition générale, le rationnement gratuit, et le gouvernement du peuple.
Le 22 janvier, des gardes nationaux investissent l'Hôtel de Ville, réclamant la guerre à outrance ; les mobiles bretons tirent sur la foule.
Le 23 janvier, Jules Favre prend le chemin de Versailles pour négocier avec Bismarck, le 26 un armistice est signé, prenant effet le 28 et valable pour 21 jours renouvelables.
Le 29 janvier les conditions de l'armistice sont placardées dans Paris: désarmement et occupation des forts, paiement de deux cents millions en quinze jours. Des élections doivent avoir lieu dans les 3 semaines pour qu'une assemblée ratifie le texte de l'armistice.
Du scrutin sort une assemblée monarchiste, favorable à la paix quel qu'en soit le prix.
Le 1er mars, l'assemblée ratifie le traité au grand théâtre de Bordeaux. La France devra payer un tribut de cinq milliards, abandonner l'Alsace, moins Belfort, et le tiers de la Lorraine.