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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 22:59

Introduction

 

En raison de la mise en oeuvre d’une artillerie douée de qualités destructives imprévues, et de la forme spéciale qu’a prise la guerre actuelle, la fortification permanente s’est trouvée vulnérable et a pu paraître en partie inagissante. Faut- il en conclure qu'elle doive être désormais taxée d’impuissance et d’inutilité ? Porter présentement un tel jugement serait aussi téméraire que de vouloir indiquer dès aujourd’hui les transformations qu’elle devra éprouver dans l’avenir. La crise actuelle est, mais en tout cas à un degré moindres de même nature que celle qui a surgit en 1886, lorsqu’à la faveur de l’invention d’explosifs puissants les obus torpilles ont fait leur apparition.

Aux forts construits dans tous les Etats immédiatement après la guerre de 1870 avec leurs parapets à traverses saillantes, à cavaliers hauts (voir planche II verso figure 6), avec leurs artillerie à ciel ouvert et leur abris en simple maçonneries, ont alors succédé les ouvrages bétonnés rejetant au dehors la presque totalité de leur artillerie pour ne conserver sous cuirasse ou sous casemate à l’épreuve que les pièces nécessaires au flanquement et à leur défense propre ; c’était une des étapes successives de la lutte séculaires entre les boulet et cuirasse.

Nous avons dit plus haut que la crise actuelle était à une degré moindre de même nature que celle qui a surgit lors de l'apparition des obus torpille. – Et, en effet, l’insuffisance de la fortification du début de la guerre a-t-elle été véritablement aussi grande qu’on le pense ?

Faits pour résister à du 220, ou tout au plus à du 270, nos ouvrages ont pu recevoir victorieusement les atteintes de calibres beaucoup plus puissants. Certes des voûtes ont été percées, mais beaucoup ont résisté ; des dalles de casernes en béton armé ont subi presque sans dommage l’effet de coups isolés de 420. Des tourelles blessées ont pu être aisément remises en service ; les dégâts causés sur leurs infrastructures ont été insignifiants. La plus grande prudence doit être gardée dans le jugement à porter sur la fortification permanente.

Quoi qu’il en soit, ce jugement et l’étude des modifications qui devront lui être apportées auront nécessairement pour point de départ la connaissance de la fortification telle qu’elle se présentait au moment même de la mobilisation et qu’en tout cas on ne peut brusquement effacer sur le sol. Il est donc indispensable de connaître cette fortification.

C’est à elle que se rapportent les présentes leçons, en n’empruntant à la fortification ancienne que les principes fondamentaux destinés à faciliter l’exposition du sujet.

 

Références.

Instruction générale du 30 juillet 1909 sur la guerre de siège.

Instruction du 19 juin 1913 sur le service de l’artillerie dans la guerre de siège.

Instruction pratique provisoire du 11 avril 1906 sur le service du Génie dans la guerre de siège.

Instruction pratique provisoire de 21 juillet  1913 sur le service dans un fort de la zone principale de défense.

Décret du 7 octobre 1909 portant règlement sur le service de place (1e partie Chap.IV – et – 2e partie).

La fortification cuirassée, par le Lt-Colonel du Génie Piarron de Mondésir, 1 volume 1909 (Encyclopédie scientifique du Docteur Toulouse, Doin Editeur).

 

 

 

Fortification Permanente.

 

Rôle de la fortification permanente.

Les organisations défensives (forts, places fortes, camps retranchés, région fortifiées) ont un double rôle : considérées individuellement, elles ont pour mission de barrer les grandes voies d’invasion qui peuvent être suivies par l’ennemi en cas d’envahissement brusqué du territoire ; considérées par rapport au système défensif des Etats, dont elles constituent les éléments, elles servent de points d’appui et de pivots de manœuvre aux troupes de campagne.

Pour une armée poussant (Planche I  Fig. 1) son offensive en avant de la ligne formée par le système défensif des places fortes, ces places servent de soutient jusqu’au moment où, le succès s’affermissant et la probabilité de leur intervention disparaissent, elle deviennent inutiles, et leurs garnisons ainsi que leurs approvisionnements deviennent dès lors disponibles pour d’autres opérations.

On conçoit dès maintenant le lien étroit qui existe entre les armées actives et la fortification. Comme l’a dit très justement un écrivain militaire : « la fortification est la tactique écrite en style lapidaire. »

En 1806, Napoléon disait lui-même : « L’organisation des forteresses repose sur le même principe que la disposition des troupes ; elles doivent servir aux opération _ On doit créer à l’avenir de solides points d’appui aux endroits où l’on doit se borner à se défendre. »

En 1809, il disait : « Comme les canons et les forteresses sont des armes qui ne remplissent pas seules leur mission : elle doivent être maniées en conséquence. »

La fortification est donc intimement liée à la manœuvre. Toutefois si, (Planche I – Fig. 2) les forces nationales sont forcées, devant la pression de l’ennemi, et après avoir tenu la campagne le plus longtemps possible dans les intervalles, de se retirer en arrière d’une place forte, celle-ci se trouve abandonnée à elle-même ; par le fait elle peut être masquée, investie ou assiégée régulièrement par l’ennemi.

 

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 22:43
Cours de fortification permanente de l'Ecole Polytechnique, année 1919-1920

Le siège d’une place, organisée comme il a été ci-dessus sommairement exposé, est  évidement une opération des plus lourdes, exigeant d’énormes effectifs et un matériel des plus puissants.

On n’entreprendra donc un siège que si la place envisagée en vaut la peine par le rôle stratégique qu’elle a à jouer place intéressant les lignes de communication indispensables au développement des opérations ultérieures, ou bien renfermant d’abondantes ressources dont la perte causerait un préjudice capital à l’ennemi, ou bien encore possédant une importance politique qui doive rendre sa chute décisive.

S’il n’y a pas lieu d’en arriver aux entreprises d’un siège, on masquera la place, ou bien on l’investira sans en faire le siège.

 

Hypothèse de siège.

Dès que la marche de l’ennemi vers la place sera signalée, la défense devra tenter de l’arrêter. Le gouverneur lancera sur les principales voies de communication des détachements, dont la composition variera avec le terrain et les circonstances, pour prendre contact avec les troupes ennemies ; ces détachements engageront des actions offensives pour inquiéter ou retarder les mouvements de l’ennemi, évitant toutefois de se faire anéantir ou couper de la place.

Une place est faite pour garder une position et retenir devant elle l’ennemi le plus longtemps possible. Tout prolongement dans l’existence de la place peut rendre les plus grands services à la défense générale du pays, et peut décider du sort d’une campagne.

C’est donc un devoir absolu pour le Gouverneur de prolonger la durée de sa place, en commençant tout d’abord par en retarder l’investissement.

Cette opération de l’investissement ne sera pas d’ailleurs aisément réalisée.

La défense d’une place assiégée doit être extérieure et active. Elle doit avoir un caractère particulièrement offensif. L’investissement donnera donc lieu à une succession de combats, enlèvement de positions, de points d’appuis, opérations qui, en réalité, ne différeront en rien des opérations de campagne.

L’assiégeant, tout en resserrant progressivement l’investissement en profondeur d’une zone de défense capable d’arrêter les sorties de la garnison.

La zone d’investissement est décomposée en secteurs ; chaque commandant de secteur arrête l’organisation détaillée de la partie de la zone correspondant à son secteur. Elle est jalonnée par des points d’appuis naturels ou artificiels avec obstacles passifs intermédiaires.

L’artillerie d’investissement est composée d’artillerie de campagne et d’artillerie de parc léger de siège (L’expression « parc léger de siège »est conservée, mais prise ici dans le sens le plus général pour désigner l’artillerie facile à amener dès les premiers moments du siège) ; on appliquera là les principes de la guerre de campagne.

Les troupes cantonnant en dehors de la zone d’investissement pour échapper autant que possible aux atteintes de l’artillerie de la place.

En avant, un réseau d’avant-postes est solidement installé sur le terrain.

Du côté extérieur par rapport à la place, on créera une protection contre une armée de secours. Il peut être utile de préparer dans ce but des positions de combat à une distance suffisante de la zone d’investissement sur les directions probables ou tout au moins possible de la marche d’une armée de secours.

 

L’investissement opéré, le commandant du siège, d’après les renseignements qu’il possède et les résultats des reconnaissances effectuées dès le début de l’investissement, après avoir pris avis des commandants d’artillerie et du génie de siège, définit le front d’attaque et arrête le « Projet d’attaque ».

La première chose à faire est alors pour lui de déployer son artillerie. Mais il ne peut le faire qu’après avoir pris possession avec l’infanterie dans toute l’étendue du front d’attaque et en avant de la zone de déploiement de son artillerie, d’une position défensive qui battra cette zone à l’abri de toute attaque des forces mobilisées de la défense. Cette position constitue la première position d’approche de l’infanterie. C’est la ligne de couverture de l’artillerie.

Qu’a fait pendant tout ce temps la défense ?

La garnison de la place se compose :

1-     Des troupes de secteur, affectées à chaque secteur sous un commandant de secteur.

2-     Des garnisons des Centres de résistance de la zone principale de défense.

3-     De la garnison du noyau central.

4-     Des réserves générales, constituées en troupes de toutes armes. Celles-ci comprennent elles-mêmes une réserve général mobile à la disposition du gouverneur pour les opérations d’une importance spéciale.

 

Or, la ligne de couverture de l’artillerie de l’attaque est précisément située sur les positions avancées de la défense sur lesquelles le Gouverneur a envoyé une partie de ses troupes mobiles.

Ces positions avancées, non fortifiées dès le temps de paix, ne sont pas organisées à la mobilisation en vue d’y opiniâtrer la défense comme sur la zone principale de défense ; car, à opérer ainsi, on a accumulé sur la zone principale des moyens puissants, incomparablement supérieurs aux moyens improvisés qu’on peut mettre en œuvre sur les positions avancées. Les positions avancées en question doivent rester dans la limite de portée des canons de gros calibre de la zone principale de défense.

La défense occupera donc ses positions avancées où elle opposera une résistance en rapport avec ses moyens et ses ressources.

Quand elle aura résisté dans ces conditions sur les positions avancées, elle sera forcée de se replier sur la zone principale de défense.

Quelles seront alors les situations respectives des deux parties ?

L’attaque sera sur sa ligne de couverture de l’artillerie, la défense sur sa zone principale de défense.

On a vu ce qu’est cette zone principale de défense, renforcée et complétée par les travaux exécutés depuis la mobilisation.

Son organisation comporte un échelonnement en largeur et en profondeur : des ouvrages plus ou moins forts, discontinus dans les intervalles, et des batteries, avec une grosse accumulation d’obstacles passifs et de défense accessoires.

Dans la vaste zone de terrain qui s’étend entre la zone principale de défense et le noyau central, une deuxième zone de défense pourra, ainsi qu’il a été dit, suivant la topographie locale, avoir été crée, toute prête à arrêter l’ennemi s’il était parvenu à traverser la zone principale de défense.

Le terrain entre la zone principale de défense et le noyau et les intervalles entre les centres de résistance, sont les champs de bataille où se développera quotidiennement la lutte entre l’assaillant et le défenseur. La défense doit, au cours du siège, préparer des champs de bataille, en y multipliant les points d’appui, en y creusant des tranchées et des ouvrages, autrement dit en organisant d’après les principes de la fortification de campagne les terrain en vue de toutes les éventualités. Là on remuera beaucoup de terre et constamment. Il ne faudra pas craindre de faire trop de tranchées, ni trop d’obstacles, à condition de laisser libre le terrain pour la manœuvre. Il faut que partout où on pourra en avoir besoin, on trouve une organisation prête. Ce n’est pas une raison pour s’en servir et l’occuper, s’il n’est pas nécessaire. Les retranchements ne doivent pas attirer la troupe, mais la troupe doit trouver des retranchements partout où elle en aura besoin. Ce travail de préparation du terrain sera l’occupation permanente d’une portion de la garnison, répartie entre les tours de service.

Pour en revenir à la partie active des opérations, la lutte est entamée entre deux artilleries. Pendant que les batteries de la défense sont ainsi engagées, et sous leur protection, les troupes des secteurs attaqués manoeuvrent et combattent pour arrêter la progression de l’assaillant.

Les troupes des secteurs sont réparties, indépendamment de la garnison des centre de résistance, en troupe de garde et réserve spéciale.

Les troupes de garde assurent la sécurité de la zone principale et maintiennent le contact avec l’ennemi. Leurs fractions avancées sont les avant-postes, protégée par les retranchements ; leur gros dans des abris de combat en arrière, en communication défilée avec les avants postes.

La réserve spéciale du secteur est installée en arrière des positions de combat, et sous leur protection.

En cas de nécessité de repousser un attaque vigoureuse ou de prononcer une contre-attaque, le Gouverneur met à la disposition du Commandant du terrain des attaques une portion de sa Réserve Générale.

De son côté, l’infanterie de l’attaque, sous la protection de l’artillerie de siège qui cherche à ruiner progressivement tous les moyens de combat de la défense, conquiert successivement, avec l’aide de l’artillerie et organise avec le concours du Génie, une série de positions – positions d’approche – de plus en plus rapprochées de la ligne des forts.

 

Chaque bond d’une position à la suivante donne lieu devant un défenseur actif et résolu à un ensemble de combats ; l’occupation d’une position nouvelle n’est définitive que lorsque son organisation défensive permet de mettre à couvert du feu les troupes de garde qui doivent y stationner.

L’assaillant, constamment harcelé par les contre-attaques et sortie de la défense, redoublera de vigueur sur les points qu’il a décidé d’emporter. Il arrivera un moment où ayant repoussé définitivement la défense, et s’étant rapproché de plus en plus du centre de résistance qu’il convoite il ne pourra plus progresser par les procédés ordinaires de combat. Il se trouve en effet dans la zone battue par les forts et par les organes de flanquement des intervalles (casemates de Bourges ou tourelles de 75) organisés à cet effet.

Il lui faudra entamer alors les travaux de l’attaque rapprochée en multipliant et resserrant les boyaux et tranchées et les parallèles ou en s’enfonçant sous terre pour entreprendre un guerre de mines.

Lorsqu’il jugera la désorganisation matérielle et morale de la garnison du fort suffisante il donnera l’assaut.

Mais ce n’est pas là la fin de la défense.

Après la chute d’un fort, l’ennemi devra s’engager dans les intervalles ainsi ouverts. Il reste encore sous le feu des organes de flanquement qui l’atteignent en flanc ; de front il trouve les troupes de secteur occupant le terrain préparé comme il a été dit avec de l’artillerie complétant le flanquement en enfilant les mouvements de terrain perpendiculaires au front. Certes, absolument parlant, il est en plus mauvaise posture que la défense. Il ne peut conserver le dessus que grâce à l’avantage qu’il possède de n’avoir à ménager ni ses effectifs, ni ses munitions toujours renouvelables.

Là les combats se continueront jusqu’à l’épuisement des ressources de la défense : le canon, le fusil, la grenade, la mitrailleuse et la pelle seront des deux côtés sans cesse en action. Jusqu’à ce que la défense, dont tous les moyens diminuent nécessairement de jour en jour, en arrive à se retirer dans le noyau, ou dans le dernier réduit dans lequel les débris de la garnison auraient pu se rassembler.

La lutte s’y poursuivra jusqu’à épuisement.

Le gouverneur d’une place ne doit jamais perdre de vue qu’en retardant, fût ce d’un jour, la reddition de sa place, il peut assurer la salut du pays.

Il est seul responsable de sa place ; il la défend, à moins  d’avoir reçu des ordres supérieurs, sans avoir d’autre règle que son appréciation personnelle. Lorsque le gouverneur juge que le dernier terme de la résistance est arrivé, il  consulte le conseil de défense ; mais le gouverneur, le conseil entendu et la séance levée, prend seul en s’inspirant de l’avis le plus énergique, s’il n’est pas absolument impossible, les résolutions que le sentiment de son devoir et de sa responsabilité lui suggère.

La loi punit de la mort, avec dégradation militaire, tout Gouverneur ou Commandant d’une place de guerre reconnu coupable d’avoir capitulé sans avoir épuisé tous les moyens de défense et sans avoir fait tout ce qu prescrivaient l’honneur et la devoir.

Tout gouverneur ou Commandant d’une place de Guerre qui l’a conservé malgré les efforts de l’ennemi reçoit, en présence de troupes, la récompense due à ses services. Le même honneur est accordé aux militaires qui se sont signalés dans la défense. Les batteries et ouvrages de la place reçoivent les noms des Officiers et des militaires sous leurs ordres qui se sont distingués en concourant à cette défense reçoivent également les témoignages publics de la reconnaissance de la Patrie.

Tout gouverneur ou Commandant d’une place de Guerre, tué dans l’accomplissement de son devoir ou mort des suites de ses blessures après une défense honorable, est inhumé avec les honneurs spéciaux que le Gouvernement détermine ; sa famille reçoit une pension spéciale à titre de récompense nationale ; ses enfants sont élevés aux frais de la Nation (Règlement sur le service des Places ; art. 160 et 165).

 

Table des matières

Introduction

Rôle de la fortification permanente

Organisation d’une grande place moderne

Description sommaire des éléments principaux de la fortification moderne

Forts

Tracés

Profil ordinaire – Flanquement des fossés
Profil triangulaire

Locaux accessoires

Liaisons téléphoniques, acoustiques, télégraphiques

Organes de flanquement des intervalles

Casemates de bourges

Tourelle de 75

Organes de défense propre

Artillerie de petit calibre dans les forts

Eclairage des abords de la fortification

Organisation des centres de résistance

Ouvrages intermédiaires

Installation de l’artillerie

Positions avancées

Seconde zone de défense

Noyau central

Liaisons dans la place avec l’extérieur

Indications sommaires sur les tourelles cuirassées

Le Gouverneur

La garnison

Matériels des divers services

Mobilisation d’une grande place

Aperçu des opérations d’attaque et de défense d’une place

 

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 22:42
Cours de fortification permanente de l'Ecole Polytechnique, année 1919-1920

Le gouverneur.

Les places fortes sont, dès le temps de paix, sous l’autorité d’un officier général portant le titre de Gouverneur. Il est chargé d’en préparer la défense.

 

Les forts isolés ont, dès le temps de paix, un Gouverneur, résidant dans l’’ ouvrage (c’est en général l’officier qui commande la garnison de l’ouvrage), ou simplement désigné. Dans ce cas, cet officier ne résidant pas au fort, doit prendre connaissance de tous les éléments de la défense, et rejoint au moment de la mobilisation.

Les ouvrages et forts isolés sont réunis en groupes placés sous l’autorité supérieure du gouverneur de la place principale du groupe.

Le gouverneur de cette place principale porte donc le titre de Commandant Supérieur de la place du groupe de N., Gouverneur de N.

Il est formé dans chaque place ou fort isolé, une commission de défense chargée, sous la présidence du Commandant Supérieur de la défense du groupe (Gouverneur de la place principale), d’établir ou de réviser le plan de mobilisation.

 

La garnison. Les places et forts isolés ont en temps de paix leur garnison qui à la mobilisation se complète d’après les règles ordinaires.

Les forts et ouvrages intermédiaires d’une grande place reçoivent en temps de paix des garnisons que leur assigne le gouverneur par prélèvement sur la garnison totale de la place. Ils sont en général occupés en temps de paix par une fraction de la garnison du temps de guerre.

 

Armement. L’armement des places comprend :

L’armement de sûreté : bouche à feu mises en batterie dès le temps de paix, ayant à pied d’œuvre un approvisionnement de munitions confectionnées et leur armement.

L’armement de mobilisation : bouches à feu dont l’installation est prévue dès la mobilisation sur les différentes positions de la défense. (L’armement de sûreté en fait partie).

L’armement disponible. Destiné à renforcer le front d’attaque.

L’artillerie mobile.

 

Matériel des différents services. Approvisionnements.

Sont constitués dans les Places conformément aux ordres du Ministre d’après le plan général de mobilisation.

 

Nota. Une grande place moderne ayant, compté sur le périmètre extérieur de la zone principale de défense, 45 ou 50 kilomètres de développement, a une garnison de mobilisation de 60000 hommes environ et un armement de 900 bouches à feu de tous calibres.

 

Mobilisation d’une place.

La mobilisation d’une place consiste dans la constitution sur le pied de guerre de sa garnison, dans l’armement des batteries de mobilisation, dans l’installation de tous les services spéciaux (Artillerie, Génie, Intendance, santé, Télégraphie, etc.) non seulement dans l’ensemble de la place, mais encore dans chacun des secteurs dans lesquels la place se décompose, dans la réalisation de tous les travaux d’organisation défensive qui ont d6u être ajournée en temps de paix. La somme de ces travaux est immense, et quel que soit le temps disponible, il ne sera jamais suffisant pour achever jusqu’à la perfection la mise en état de la place.

Ces données s’appliquent à la mobilisation des forts isolés, dans la proportion qui convient.

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 22:40
Cours de fortification permanente de l'Ecole Polytechnique, année 1919-1920

Les tourelles sont constituées par des chambres cylindriques, de diamètre approprié à leur armement, surmontées d’une calotte et se mouvant dans un anneau, appelé avant-cuirasse, noyé dans un massif en béton appelé collerette.

Les tourelles sont tournantes ou à éclipse.

Les tourelles tournantes sont de deux types :

-         à deux canons de 155 long.

-         A un canon de 155 court.

Le mouvement de rotation, au moyen duquel on pointe la tourelle en direction, s’obtient en faisant tourner l’ensemble de la tourelle sur une couronne de galets. La force motrice est fournie par un treuil mû à bras d’hommes. Il suffit de 45 secondes pour faire faire le tout complet à l’ensemble et tirer les deux coups.

 

Tourelles à éclipse.

 

Sont à éclipse, les tourelles de ;

-         155 long (2 pièces),

-         De 155 raccourci (1 pièce),

-         de 75 (2 pièces),

-         de mitrailleuses (2 pièces),

 

Les tourelles de 155 à éclipse sont du modèle Galopin (Planche IV Fig.8).

 

Le mouvement d’éclipse est obtenu au moyen de deux leviers à contrepoids qui forment avec la tourelle un système pendulaire en équilibre autour d’une position moyenne. L’oscillation n’a pas lieu autour d’axes fixes, mais par un roulement sir des rotules d’appui.

Les contrepoids sont tels que la tourelle, au point haut de sa course, tend à s’’ éclipser. Au point bas elle tend à remonter. Pour annihiler l’effet des résistances passives et l’inertie, considérables avec de telles masses, il faut fournir pour chaque course un travail supplémentaire. Ce travail est donné par l’élévation d’un contrepoids additionnel, qu’on remonte à l’aide d’un treuil et qui ne se trouve lié à la tourelle que dans sa position le plus haute. En l’abandonnant alors à lui-même, sa chute fournit le travail nécessaire pour mettre le système en mouvement. Cette masse additionnelle, représentée schématiquement en M sur la figure, se meut dans un plan perpendiculaire à celui des mouvements des gros contrepoids d’équilibre. Six hommes suffisent pour la remonter en deux minutes, durée d’intervalle entre deux salves.

La tourelle étant éclipsée, pendant que les pièces sont chargées, on manœuvre la masse additionnelle, cette manœuvre dégage deux verrous qui retenaient l’ensemble dans sa position la plus basse. La tourelle remonte jusqu’à sa position de tir ; deux verrous l’y retiennent alors automatiquement ; aussitôt enclenchée, ces verrous provoquent d’eux m6eme la mise à feu. Les pièces en reculant dégagent les verrous et la tourelle retombe dans sa position d’éclipse.

 

Tourelles pour canon de 155 raccourci. (Ne pas confondre le 155 court, qui est une pièce spéciale, avec le 155 raccourci qui est un 155 long raccourci de plusieurs calibres.) Cette tourelle est à éclipse du système Galopin.

 

Tourelles pour deux canons de 75. (Planche IV, Fig.3). Le corps de la tourelle repose sur un pivot cylindrique relié à sa partie inférieure à un balancier placé à l’étage inférieur, Un contrepoids suspendu à l’autre extrémité du balancier équilibre l’ensemble. Un treuil mû à bras permet de soulever tout le système.

 

Tourelles pour deux mitrailleuses. (Planche IV, fig.4). Le mouvement d’éclipse est obtenu par un mécanisme analogue à celui des suspensions de salle à manger, disposé à l’étage inférieur.

 

Observatoires cuirassés. Les forts possèdent des observatoires cuirassés dont les uns sont destinés au commandement et les autres sont spécialement affectés aux tourelles dont ils doivent guider le tir.

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 22:36
Cours de fortification permanente de l'Ecole Polytechnique, année 1919-1920



Les centre de résistance (Planche II) sont organisés d’après les même principes que ceux développés à propos des travaux de campagne, avec cette différence qu’en raison de la permanence des installations, celle-ci sont réalisées par les moyens de la fortification permanente et non plus de la fortification de campagne. Bon nombre de ces installations ne peuvent toutefois être exécutées dès le temps de paix afin de ne pas augmenter les dépenses, aggraver les charges et les servitudes imposées à la population civile. Non seulement en effet les terrains occupés par la fortification sont enlevés à l’agriculture et à l’exploitation individuelle, mais encore tout ouvrage de fortification porte servitude dans une certaine zone, sur laquelle il est interdit d’élever des constructions ou d’en édifier d’une certaine espère. C’est ce qu’on appelle « les servitudes militaires »imposées gratuitement et d’office aux propriétaires.

Dans tous les cas, une foie établie et achevée, les centres de résistance doivent être enveloppés d’une enceinte de sûreté composée d’un obstacle en partie passif (réseaux de fil de fer dans le cas général) battu de front ou de flanc soit depuis les crêtes des ouvrages englobée dans les centre de résistance, soit au d’éléments de retranchement comportant des abris et des dépôts de munitions. La plupart du temps, les forts seront les réduits des centres de résistance.

 

Ouvrages intermédiaires.

Les ouvrages formant points d’appui secondaires dans les intervalles sont de petits forts, ne comportant en général qu’une faible garnison (1 compagnie d’infanterie) avec des tourelles de mitrailleuse, exceptionnellement des tourelles de 75.

 

Installation de l’artillerie de la zone principale de défense.

 

L’artillerie en position dans la zone principale de défense a pour but ;

-  de soutenir l’infanterie dans la défense des positions avancées ou dans les reconnaissances et les sorties ;

-  de battre les premiers établissements de l’ennemi, les localités éloignées et les communications ;

-  d’agir contre toutes les tentatives de vive force dirigées contre les ouvrages permanents et les intervalles ;

-  de gêner les batteries de siège et de les contrebattre.

 

Elle se compose des calibres appropriés à ces différents objets grâce à son indépendance par rapport aux ouvrages même de la zone principale de défense (Ce n’est qu’exceptionnellement que l’on place des tourelles de canon de gros calibre dans un ouvrage ; dans ce cas, les pièces sous tourelles ne font pas à proprement parler partie de l’armement de l’ouvrage, elle en occupent simplement une partie comme emplacement.), elle peut choisir ses emplacement pour réunir les conditions les plus favorables à son tir et à l’observation (Par ballons captif, drachens, cerfs volants ou avions) et aussi à son défilement. Certaines pièces sont installées sous tourelles dépendant plus ou moins au point de vue de la protection d’un ouvrage voisin.

 

Positions avancées.

 

Elles sont organisées au moment du besoin exactement d’après les principes de la fortification de campagne.

 

 

Deuxième zone de défense

 

Des zones intermédiaires jalonnées parfois par des ouvrages permanents ayant appartenu à une organisation antérieure, sont établies entre la zone principale de défense et le noyau central. Comme une partie des aménagements des centres de résistance de la zone principale de défense et pour les mêmes raisons elles ne sont guère réalisées qu’au  moment du besoin.

 

 

Noyau central.

 

Le noyau central est généralement constitué par l’enceinte d’une place ancienne dans laquelle ou aux abords immédiats de laquelle on a crée des établissements à l’épreuve, casernes, manutention, moulins, magasins à poudre, etc…

 

 

Liaisons.

 

Liaisons dans la place et avec l’extérieur. – Tous les organes intérieurs de la place sont reliés entre eux et avec les ouvrages des différentes organisations défensives de la place par des communications télégraphiques ou téléphoniques. Il en est même par rapport à l’intérieur du territoire. Chaque place est munie d’un poste de télégraphie sans fils, de dirigeables et d’un  parc aéronautique.

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 22:22

Cours de fortification permanente de l'Ecole Polytechnique, année 1919-1920

 


Forts.

 

Les forts sont formés de blocs de maçonnerie ou de béton (béton armé dans les parties les plus vulnérables) dans lesquels sont ménagés des vides pour les casernes, les magasins et les munitions et des puits pour le logement des tourelles, des observations et des projecteurs.

Un parapet terrassé, relié avec la caserne par des communications également ménagées sous béton entoure l’ouvrage. Il est destiné à être occupé en cas d’assaut par la garnison du fort : c’est la crête d’infanterie.

Au pied du parapet, l’obstacle protégé par un large réseau de fils de fer.
 

  Tracé.
 

Le tracé d’un fort dépend essentiellement des points et région à battre, des directions d’enfilade à éviter et de la configuration du terrain. Il se rapproche généralement plus ou moins du tracé  figuré sur le Fig. 1.

Tracé polygonal, formé à l’arrière – c’est-à-dire à la gorge par un front bastionné ou par un front flanqué par un « coffre de flanquement »

 
Profil.
 
– On nomme escarpe le parement du fossé tourné vers l’ennemi – contrescarpe le parement du fossé tourné vers l’ouvrage.

A – Profil ordinaire – Le profil ordinaire avec fossé, comporte en général une escarpe terrassée, moins facilement destructible par les projectiles. La contrescarpe est au contraire maçonnée ou en béton ; afin de rapprocher la crête de la masse couvrante de l’escarpe et ainsi de la mieux protéger. 

 

-         Flanquement des fossés. – Dans le profil ordinaire, il faut faire disparaître l’angle mort formé par le fossé, en créant des organes spéciaux flanquant le fossé, condition essentielle d’après ce principe que tout perd se valeur s’il n’est pas battu.

Pour flanquer le fossé, on a recours à des :

Caponnières placées aux saillants ou mieux à des coffres de contrescarpe mieux protégés que les Caponnières, auxquels on accède de l’intérieur du fort en passant dans le fossé.


 

B- Profil triangulaire – Avec le profil triangulaire, on n’a pas à se préoccuper du flanquement puisqu’il n’y a plus d’angle mort. Mais en simplifiant ainsi l’obstacle, on enlève à l’ouvrage une bonne partie de sa valeur. Ce profil est adopté principalement pour les ouvrages secondaires ne comportant pas d’artillerie.

 

Locaux  accessoires des forts.

Les forts contiennent, outre les locaux visés plus haut, des cuisines, des citernes. Les plus importants possèdent une infirmerie, une manutention etc…

 

Liaisons.

Tous les organes importants d’un fort sont reliés entre eux par des liaisons téléphoniques et acoustiques. Les ouvrages sont reliés avec les ouvrages voisins, avec le commandement et les services intéressés au moyen des communications téléphoniques et télégraphiques en partie souterraines.

 

Organes de flanquement des intervalles.

Les organes établis dans les forts pour le flanquement des intervalles sont :

Des casemates de Bourges (Ainsi nommées parce que c'est sur le polygone de Bourges qu’ont eu lieu les études qui ont servi à déterminer le dispositif et les détails d’organisation de ces casemates) et des tourelles de 75.



Casemates de Bourges. Elles contiennent deux canons de 75 dont les embrasures sont placées en crémaillère afin d’être mieux défilées de la destruction principale de l’attaque.

Tourelles de 75. – Lorsqu’on ne peut se défiler des positions dangereuses, on place les deux pièces de flanquement sous tourelles à éclipse.

 

Organes de défense propre. – Indépendamment des la garnison d’infanterie et de ses mitrailleuses portatives, les forts sont munis de tourelles de mitrailleuses. Leur mise en action doit être réservée pour le moment où ses ouvrages sont menacés d'un assaut, sous peine de destruction prématurée.

Artillerie de petit calibre dans les forts. –Indépendamment des pièces sous tourelles destinées au flanquement des intervalles, les forts contiennent des pièces de petit calibre sous tourelles destinées à soutenir les troupes opérant dans la zone principale de défense ou en avant.

 

Eclairage des abords de la fortification – Projecteurs.

 

Pour éviter toute surprise de nuit, les forts possèdent ;

-         des moyens d’éclairage des fossés, se conjuguant avec le flanquement de ces derniers,

-         des projecteurs destinés à éclairer les abords immédiats de la fortification et principalement leurs défenses accessoires,

-         des projecteurs destinés plus spécialement à éclairer le champs de tir des organes de flanquement (casemates ou tourelles), se conjuguant avec le tir flanquant des ouvrages,

-         des projecteurs à grande portée éclairant le terrain des attaques. Ces derniers sont sous tourelles à éclipse.

 

 

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 22:01

Fort Saint Julien


Fort de Penthièvre


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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 20:14

Hiver 2008, l'ONERA réalise de nouveaux aménagement au fort de Palaiseau, la gorge est rasée, le fossé Est est comblé, il reste peu de chose du fort.

La batterie de la Pointe, propriété de la ville de Palaiseau est toujours a l'abandon. Les élus ne savent pas quoi faire du site. Il semble que l'imagination ne soit pas au pouvoir à Palaiseau, on se demande d'ailleurs s'il y a quelqu'un aux manettes à la mairie. Dans cette ville de 35000 habitants où les charges foncières sont les plus élevées du département, la voirie est dans un tel état que les palaisiens balisent les trous des trottoirs en attendant une improbable réparation.
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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 15:52



Organes de pointage : 

Hausse à curseur sur rampe réglable de 200 à 2000 mètres avec guidon sur embase (1er type).


hausse à curseur circulaire réglable de 200 à 2400 mètres avec guidon sur embase (2EME type modèle 1918).

 

Marquages :

Sur le cote gauche de la carcasse, le modèle et le calibre et sur le coté droit de la carcasse, l’année modèle, le numéro de série et l’année de fabrication.


 

le numéro de série se retrouve aussi sur :

-le canon

-la poignée pistolet

-le passe bande (pièce de sécurité de l’arme)

-le couvre boîtier de culasse

-le levier d’armement

 

Finitions :  bronzée ou phosphatée et peinture noire cuite au four.

 

Durée d’utilisation :  de 1914 à 1965 soit environ un demi-siècle.

 

IV / Caractéristiques numériques :

 

Calibre :   8 X 50R (8mm Lebel).

 

Munitions utilisées :     cartouches à balles 1886D,

                                      cartouches modèle 1886D à balles Fraisées,

                                      cartouches modèle 1886 à balles Traçantes,

                                      cartouches modèle 1886 à balles Perforantes,

                             cartouches modèle 1932N, 

                                      cartouches à blanc modèle 1905 et 1905/27.

 

Portée utile :  3200 mètres (pour cartouches à balles D et 1932N).

 

Portée maximale :  5500 mètres (pour cartouches à balles D et 1932N).

 

Hausse de combat : 1200 mètres (pour cartouches à balles D et 1932N).

 

Munitions utilisées sur :    bandes rigides de 24 cartouches (avec passe bandes non modifié).

                                           bandes articulées de 251 cartouches (avec passe bandes Modifié 1916).

Cadence de tir:   450 à 650 coups/minute.

 

Cadence pratique de tir:   150 coups /minute.

 

Longueur de l'arme:    1310 mm.

 

Longueur du canon :   795 mm.

 

Pas du canon :  4 rayures à gauche au pas de 240mm.

 

Longueur de la ligne de mire:    670 mm.

Poids à vide de l’arme sans affût :  23 kilogrammes.

 

Poids de l’arme avec affût :  46,500 kilogrammes.

 

V / Les différentes parties de l’arme :

 

La mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 se compose de trois partie principales 

 

A /  la carcasse :



1 : carcasse                                                     7 : verrou de broche

2 : couvre culasse et sa tige guide                  8 : broche de liaison mitrailleuse / vis élévateur  

3 : ressort récupérateur                                   9 : poignée pistolet

4 : levier d’armement                                    10 : queue de détente

5 : passe bandes                                             11 : support de mire anti-aérien

6 : clavette de maintien du passe bande        12 : éjecteur

 

B / l’ensemble mobile :


 

1 : culasse

2 : piston

 

C / le canon :

 

1 : diffuseur de chaleur.                                                

2 : cylindre à gaz.

3 : régulateur des gaz.

4 : guidon sur son embase.

5 : filetage pour la mise en place du cache flammes.

 

A suivre….

                                                                   Grenadier la lanterne.

 

 

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 15:02





I / Historique :

 

C'es

 

 

C'est en 1867, que Benjamin Berkeley HOTCHKISS (1826 – 1885) débarque en France à l’âge de 41 ans et est déjà mondialement connu. Il est né dans un milieu modeste à Watertown aux Etats-Unis. Ses parents exploitaient une tannerie. Benjamin Berkeley Hotchkiss quitta l'école relativement jeune pour entrer en apprentissage dans un atelier de mécanique. Adolescent, il s'engagea comme mécanicien dans une manufacture d'armes à feu où son esprit doué pour l'analyse et l'observation lui permit de recueillir de précieux éléments qu'il exploitera durant toute sa carrière.

Dès cette époque, il poursuivit des recherches et déposa de nombreux brevets. Très vite, il fut récompensé. En 1860, Benjamin Berkeley HOTCHKISS reçoit du gouvernement des États-Unis sa première commande.

C'est au début de la Guerre de Sécession que les études faites par Hotchkiss trouvèrent leur pleine application. La qualité des armes qu'il fabriquait dans ses ateliers lui assurèrent une solide réputation.

En 1867,  il débarque sur le vieux continent dans le but d'étendre à plusieurs pays  ses activités industrielles. L'évolution des événements qui aboutirent à la Guerre de 1870 scellèrent son avenir et à la demande du gouvernement de la défense nationale française , il installa  près de Rodez, une fabrique de cartouches destinées aux armes portatives.

En 1875, il fonde son usine à Saint-Denis et adopte comme marque de fabrique l'insigne aux deux canons croisés, surmontés d'une grenade et entourés d'un ceinturon.  En fait, c’est un emblème de l'armée américaine, autour duquel il rajoute la mention : Hotchkiss Paris.

 


Il

Il déposa de nombreux brevets dont les plus importants concernent le canon revolver, des modèles de fusils à répétition et le canon à tir rapide qui équipera une grande partie des navires de guerre durant plus d'un demi siècle.

Benjamin Berkeley HOTCHKISS mourut à Paris en 1885 et sa société prospère lui a survécu.

Elle continua à produire de l'armement et sa mitrailleuse fut adoptée par l'armée française en 1897.

La guerre de 1870 vit pour la première fois l’utilisation des canons à balles Reffye .

 


De

De par l’importance de leurs poids, ils furent installés sur des affûts classiques d'artillerie. Ces pièces furent utilisées comme pièces d’artillerie car elles étaient regroupées en batterie. On ne sait pas grand chose sur les éventuels succès de cette arme. Il fallut attendre les années 1890 pour que des études sérieuses se fassent sur ce type d’arme suite au rachat, par la société Hotchkiss, d’un brevet austro-hongrois sur une arme automatique et suite à l’invention quelques années auparavant de la poudre sans fumée. De ce brevet, seule la partie traitant du mécanisme interne fut utilisée par les ingénieurs de la société Hotchkiss. Bientôt les premières mitrailleuses Hotchkiss virent le jour et furent  mises à l’essai . Après quelques améliorations, elles furent vendues entre autre au Japon, qui l’utilisa lors du conflit qui l’opposa à la Russie en 1905. Le bon comportement de cette arme apporta à la firme, une solide réputation.

Après plusieurs autres améliorations, ce modèle fut proposé à l'adoption à l'armée française. Elle fut approuvée et l'arme fut mise en service en corps de troupe sous l'appellation de mitrailleuse Hotchkiss modèle 1900. Par la suite, la mitrailleuse modèle 1900 fut modifiée par suppression de la crosse et de la sûreté dont elle était équipée et prit le nom de mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 . Le modèle 1900 fut fabriqué à environ 300 exemplaires. Le modèle 1914 reçut tout au long de sa  carrière plusieurs modifications.

 

 

II / Les différentes modifications entre les modèles 1900 et 1914:

 

Dessins de la Hotchkiss modèle 1900.

Dessins de la Hotchkiss modèle 1914.




Le nouveau piston est renforcé et permet de résister à 90 000 coups. Il y avait trois piston de rechange avec le modèle 1900, il n’y en a plus qu’un pour le modèle 1914 .

La sûreté est supprimée (suppression du verrou de sûreté permettant de bloquer le piston).



 




-        

Le couvre-culasse est transformé et renforcé pour l’adaptation d'une poignée, d'une tige et d'un poussoir servant à dégager la nouvelle broche de culasse (transformée également).

La détente ne comporte plus qu'un cran.

La culasse, l’extracteur, l’éjecteur et le percuteur sont modifiés.

Le canon devient plus facile à remplacer grâce au filetage à filets interrompus, le régulateur d'échappement modifié.

-    La clavette de démontage du canon devient excentrique pour un démontage plus rapide.

Le levier d'armement est muni d'un tenon sur la partie antérieure permettant de dégager le cliquet du passe bandes.

Le doigt du cliquet est modifié pour que l'on puisse le tirer en arrière en actionnant le levier d'armement.

 



III   Renseignements d’ordre général :

 

Fabricants: Firme Hotchkiss-Brandt à Lyon et Saint Denis,

                   Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM) à Cholet pour les canons                               

                   modifiés pour la cartouche modèle 1932N.

 

Classification: arme lourde collective sur affût à tir en rafale illimitée uniquement.

 

Système moteur: emprunt des gaz par évent au canon et poussée sur le piston par le cylindre à gaz.

 

Percussion :  rectiligne avec percuteur solidaire de la masse percutante.

 

Extraction :  extracteur poussé par un ressort.

 

Ejection :  éjecteur oscillant et projettent fixé sur la boite de culasse.

 

Détente :  par système détente-gâchette.

 

Utilisation:  longues et moyennes distances.

 

Sécurité :  course de garde au verrouillage.

 

Alimentation :  par introduction directe de la cartouche, par bande rigide de 24 cartouches ou

                         par bande articulée de 251 cartouches

 

 

A suivre….

                                                                   Grenadier la lanterne.

 

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